Saviez-vous que...
Sur les côtes de la Tunisie, s’est développé le premier commerce international de la teinture pourpre, un produit de luxe extrêmement prisé à l’époque et dont les carthaginois avaient le monopole ?
En fait, au début du 1er millénaire avant J.C, dans la ville de Tyr, sur les côtes de l’actuel Liban, les Phéniciens découvrent les secrets de fabrication d’une teinture pour les textiles : le pourpre. À une époque où les populations portent des vêtements de fibres brutes et sans couleur, cela est une véritable révolution.
La couleur est en fait obtenue à partir de quelques variétés d’escargots de mer pêchés en bordure de la Méditerranée. La coquille des mollusques est concassée pour en extraire une glande contenant un mucus. Après macération de ce liquide et un procédé de fabrication assez long, on obtient la teinture qui variera du rouge pourpre au pourpre violacé.
Pendant des siècles, ce produit sera au cœur d’un fructueux commerce dirigé par les habitants de la colonie phénicienne de Carthage, située près de la ville actuelle de Tunis. Les Carthaginois qui sauront maintenir leur suprématie dans le commerce maritime de multiples denrées, auront notamment le monopole du pourpre sur tout le pourtour de la Méditerranée et même au-delà.
Vu la rareté, la beauté et l’éclat du produit, la teinture pourpre deviendra un produit de luxe réservé aux vêtements de l’élite religieuse et politique de l’Antiquité méditerranéenne, de la Perse à l’Égypte, en passant par la Grèce et l’Empire romain.
Encore aujourd’hui, longtemps après l’apparition des colorants synthétiques qui permettent d’imiter les teintures naturelles, la couleur pourpre reste associée à divers vêtements et accessoires de nombreuses autorités ecclésiastiques dans le monde.